Après l’introduction en 2014 de la notion de « parcours », la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » élargit la définition de l’action de formation dans un double objectif de simplification et de souplesse accrue des modalités d’organisation.
L’action de formation se définit désormais comme un « parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel ».
Parmi ces objectifs :
Sur le plan de l’organisation, différentes modalités pédagogiques de formation peuvent désormais être combinées dans le cadre d’un même parcours : formation en présentiel, formation en tout à partie à distance (e-learning, blended learning…) et formation en situation de travail (AFEST).
Le plan de développement des compétences professionnelles remplace depuis le 1er janvier 2019 le plan de formation.
Ce dispositif reste le principal levier à disposition de l’entreprise pour former ses collaborateurs. Peuvent y figurer des actions de formation (y compris par apprentissage), de validation des acquis de l’expérience (VAE) ou des bilans de compétences.
La mise en place du plan de développement des compétences marque la fin de la distinction entre actions d’adaptation au poste de travail ou liées à l’évolution ou au maintien dans l’emploi (ex-catégorie 1) et actions de développement des compétences (ex-catégorie 2).
Une nouvelle distinction relative à l’organisation des actions sur le temps / hors temps de travail s’applique.
Le financement a également changé :
Seules les entreprises employant moins de 50 salariés peuvent désormais solliciter des fonds mutualisés auprès de leur Opérateur de compétences pour financer leur plan de développement des compétences.
Les entreprises de 50 salariés et plus conservent néanmoins la possibilité d’effectuer un versement volontaire auprès de leur OPCO, en contrepartie de services sur-mesure visant à faciliter la mise en œuvre et à renforcer l’efficacité de leur investissement formation.
Des obligations restent en vigueur :
Le CPF est dit « universel », car chacun dispose d’un compte dès son entrée sur le marché du travail, et « individuel ».
Il est un « dispositif de financement public de formation continue » qui a pris la succession du droit individuel à la formation (DIF) Le Compte Personnel de Formation (CPF) est donc un droit destiné à toutes les actifs et demandeurs d’emploi et permet d’acquérir des droits à la formation professionnelle mobilisables tout au long de sa vie professionnelle.
Le CPF est alimenté chaque année, par l’activité professionnelle, et permet de se former tout au long de sa vie professionnelle, et ce, jusqu’au départ à la retraite.
Préalablement alimenté en heures, il est maintenant alimenté chaque année en euros.
Depuis le 21 novembre 2019, l’accès à la formation se simplifie avec le site web MonCompteFormation.gouv.fr et son application mobile d’achat direct.
Depuis le 1er janvier 2019, la reconversion ou promotion par alternance (Pro-A) remplace la période de professionnalisation.
Cette nouvelle modalité d’accès à la formation dans l’entreprise vise à favoriser l’évolution, voire la réorientation professionnelle des salariés.
Les publics éligibles à ce nouveau dispositif :
La Pro-A peut être mobilisée à l’initiative du salarié ou de l’entreprise pour suivre une formation qualifiante, c’est à dire sanctionnée par :
La qualification visée doit permettre au salarié concerné d’atteindre un niveau de qualification au moins identique à celui déjà détenu.
La Pro-A implique :
La loi du 5 septembre 2018 harmonise les régimes, les conditions d’exécution et les modalités de financement des contrats de professionnalisation et d’apprentissage.
Le financement des contrats d’apprentissage, en plus des contrats de professionnalisation est désormais assuré par les Opérateurs de compétences sur la base d’un « coût au contrat » défini par les branches professionnelles, où à défaut par décret.
Les OPCO prennent également en charge les dépenses d’investissement visant à financer les équipements nécessaires à la réalisation des formations, ainsi que les frais annexes, notamment d’hébergement et de restauration.
Une aide unique est créée pour les entreprises de moins de 250 salariés embauchant, à compter du 1er janvier 2019, des jeunes en contrat d’apprentissage préparant un diplôme ou un titre équivalant au plus au baccalauréat. Versée par l’Etat, cette aide remplace la prime à l’apprentissage, l’aide au recrutement de l’apprenti supplémentaire (versées par les régions), l’aide TPE jeune apprentis et le crédit d’impôt.
Son montant :
La loi instaure une contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance (CUFPA).
Celle-ci recouvre la contribution relative au financement de la formation professionnelle (0,55 % de la masse salariale annuelle brute pour les entreprises de moins de 11 salariés, 1 % pour les entreprises de 11 salariés et plus) et la taxe d’apprentissage (0,68 % ou 0,44 % en Alsace-Moselle).
… à laquelle s’ajoutent :
La loi transfère au 1er janvier 2022 le recouvrement de la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance à l’Urssaf, chargé ensuite de reverser les fonds collectés à France compétences.
Autre nouveauté : la contribution est désormais assise sur les rémunérations versées durant l’année en cours (année civile de référence), et non plus sur les salaires de l’année n-1.
La loi maintient la possibilité d’effectuer un versement volontaire auprès de son OPCO, afin de bénéficier de services dédiés au développement de la formation professionnelle : conseil personnalisé, ingénierie financière et pédagogique, reportings détaillés, simplification administrative…
Une agence nationale dénommée « France compétences » est créée. Au cœur du nouveau système de formation professionnelle et d’apprentissage, elle assure les missions précédemment confiées au Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), Comité Paritaire interprofessionnel National pour l’Emploi et la Formation (Copanef) et au Conseil National de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (Cnefop).
« France compétences » a notamment en charge :
Le financement d’enquêtes de satisfaction et d’évaluation.
Depuis le 1er janvier 2020, les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) évoluent, pour devenir des Opérateurs de compétences (OPCO).
Réorganisés par « filières économiques cohérentes », les OPCO voient leurs missions sensiblement modifiées. Ils demeurent néanmoins les interlocuteurs privilégiés des entreprises et leur principal soutien pour développer les compétences des salariés.
Parmi les missions qui leurs sont confiées :
Les OPCO apportent également leur appui technique aux branches professionnelles pour :
Collecteur auprès des entreprises de la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance (au plus tard en 2022), l’Urssaf reverse les fonds collectés à « France compétences ».
Jusqu’alors prises en charge par les OPCA, les actions réalisées au titre du Compte personnel de formation (CPF) sont financées à partir du 01.01.2020 par la CDC, également gestionnaire du dispositif et de son système d’information.