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SMIC, RSA, AAH et AAS : quels sont les nouveaux montants en 2025 ?

Les montants des aides sociales et de certains minima sociaux sont revalorisés chaque année en fonction de l’inflation. Alors que le coût de la vie ralentit, les aides sociales évoluent de manière mesurée en 2025, avec de légères hausses prévues au 1ᵉʳ avril. Tour d’horizon des chiffres clés.

SMIC : un gel exceptionnel en début dannée

Traditionnellement réévalué chaque 1ᵉʳ janvier, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) n’a pas bénéficié d’une nouvelle hausse en 2025. Une situation peu fréquente qui s’explique par une revalorisation anticipée de 2 % appliquée dès le 1ᵉʳ novembre 2024. 

Au 1ᵉʳ janvier 2025, le SMIC s’élève ainsi à 1 801,80 € brut par mois, soit 1 426,30 € net, pour une durée de travail hebdomadaire de 35 heures. Cette décision reflète la stabilisation de l’inflation à environ 1,1 % sur un an, avec l’objectif de préserver le pouvoir d’achat des salariés aux revenus modestes.

Rappelons qu’entre 2020 et 2025, le SMIC a progressé de près de 17 % après neuf augmentations successives, notamment liées à la flambée de l’inflation. Mais 2025 pourrait marquer un tournant dans la gestion du salaire minimum : les revalorisations exceptionnelles, souvent liées à des périodes de forte inflation, devraient devenir plus rares, notamment pour éviter une compression de l’échelle des salaires. Des solutions alternatives sont préconisées par les experts, comme le renforcement de la mobilité professionnelle, l’amélioration des conditions de formation, et les hausses salariales négociées directement par l’entreprise (source : https://www.strategie.gouv.fr/publications/groupe-dexperts-smic-rapport-2024). 

RSA : de nouvelles obligations et des montants ajustés

Au 1er avril 2024, le Revenu de Solidarité Active (RSA) a augmenté de 4,6 %. Rappelons que son montant varie selon la situation familiale. A titre d’exemple, le montant forfaitaire pour une personne seule sans enfant et sans ressource est passé de 607,75 € à 635,71 € (317,86 € à Mayotte).

Le RSA s’élève actuellement à 953,57 € pour un couple sans enfant, 1 144,28 € pour un couple avec un enfant, et 1 334,99 € pour un couple avec deux enfants. Au-delà de deux enfants, une majoration de 254,28 € est appliquée par personne à charge. 

A noter que depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, la loi sur le plein emploi instaure de nouvelles obligations pour les allocataires du RSA. Les 1,84 million de bénéficiaires devront désormais effectuer 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires définies dans un contrat d’engagement signé avec France Travail, afin de continuer à percevoir leur allocation. Ces activités sont destinées à les aider à élaborer un projet professionnel. En cas de non-respect de ces engagements, le président du conseil départemental pourra décider de suspendre totalement ou partiellement le versement du RSA pour une durée qu’il déterminera.

Pour 2025, le projet de loi de finances et de financement de la Sécurité Sociale a prévu une hausse de 1,9 % du RSA à partir du 1er avril, un chiffre légèrement supérieur à l’inflation. Le RSA passerait donc de 635,71 euros à 647,79 euros par mois pour une personne seule, soit une hausse de 12,08 euros, et de 953,56 €  à 971,68 € pour un couple sans enfant. Cependant, ce montant pourrait être modifié lors vote de la loi de finances.

AAH : une réforme majeure et des revalorisations

En avril 2024, l’AAH a été revalorisée de 4,6% pour protéger le pouvoir d’achat des bénéficiaires face à l’inflation et lutter contre la pauvreté des personnes handicapées. Au 1er janvier 2025, l’AAH s’élève à 1 016,05 € par mois pour les allocataires sans autres revenus. Ceux qui bénéficient d’une pension ou une rente reçoivent la différence entre le montant de leur aide et celui de leur revenu. 

Une revalorisation est attendue au printemps 2025, ce qui porterait l’AAH à environ 1 035,53 €. Son montant suscite chaque année des débats lors de l’examen du projet de loi de finances, car il mêle des enjeux juridiques, économiques et sociaux complexes.

Bon à savoir

Depuis octobre 2023, la déconjugalisation de l’Allocation aux Adultes Handicapé (AAH ) permet aux bénéficiaires de ne plus prendre en compte les revenus du conjoint dans le calcul de l’aide. Cette réforme saluée comme une mesure de justice sociale pour les personnes en situation de handicap a entraîné une hausse notable des allocataires (+5,1 % en juillet 2024).

ASS : un soutien pour les chômeurs en fin de droits

Versée par France Travail, l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) bénéficie aux demandeurs d’emploi qui ont épuisé leurs droits à l’allocation chômage (ARE). Pour percevoir cette aide, il faut avoir travaillé au moins 5 ans (à temps plein ou à temps partiel) au cours des 10 ans avant la fin du contrat de travail.

Depuis le 1er avril 2024, le montant de l’indemnité journalière de l’ASS à taux plein s’élève à 19,01 € par jour pour une personne seule. Cette somme est multipliée par le nombre de jours calendaires du mois pour déterminer l’allocation mensuelle. Par exemple, pour un mois de 30 jours, l’ASS s’élève à 570,30 €. Son versement est conditionné aux ressources du foyer : en 2025, les revenus mensuels pour bénéficier de l’ASS ne doivent pas dépasser 1 330,70 € pour une personne seule et à 2 091,10 € pour un couple. En cas de cessation d’inscription comme demandeur d’emploi, le reliquat des droits ASS non consommés peut être repris et versé par la suite.

A noter

Une augmentation d’1,9 % de l’ASS est prévue au 1ᵉʳ avril 2025, sous réserve des décisions liées à la loi de finances.